Les villages de Saint Denis 

sur une idée originale de Nelly Duval 

Ces informations ont pu être établies grâce aux précieuses sources d' historiens passionnés d’histoire locale de notre commune comme l'abbé Quinette (1889) et l'abbé LEGOUPIL (1975) et dont Nelly s'est inspirée. En complément Nelly a fait de nombreuses recherches sur Internet et bien sûr auprès des habitants de la commune qu'elle remercie vivement.

 N'hésitez pas à contacter Nelly si vous avez trouvé des erreurs ou être informés d'informations complémentaires..

Quelques généralités

Les noms de lieux témoignent de l’histoire, des contacts, du mode de vie, de la géographie d’un village. 

Voici quelques brefs exemples qui seront développés dans les épisodes suivants. On peut nommer les lieux en fonction des habitants qui y ont vécu (La Barbouyère, la Foucharderie…),  de la végétation qui y poussait (L’Aune, L’Epiney, le Boulay, la Lande…), d’un monument ou d’une demeure historique (La Croix, le Calvaire, le Petit Château…), d’un lieu de commerce (Le Moulin…). 

Certains villages disparus ne sont connus que par des traces écrites dans les registres de la paroisse et de la commune. Sur le lieu supposé de leur existence, on ne relève aucun vestige si ce n’est parfois un arbuste incongru près de là ou sur un talus (buis, troène, pommier ou poirier dégénéré, laurier), les vestiges d'un jardin clos, la cuvette d'un puits comblé, quelques pierres de taille, des ardoises ou tuiles brisées... 

Lorsqu'un village est abandonné, il se dégrade rapidement et il est très difficile d'en trouver trace ; les pierres ont souvent servi à une nouvelle construction ou à combler des ornières de chemin, le site a pu être réutilisé comme terre agricole ou envahi par la végétation. 

Quelques villages n'ont pas disparu réellement mais ont été absorbés par attraction d'un hameau plus important. D'autres avec une seule habitation n’ont eu qu’une existence éphémère, ne vivant que le temps d’une ou deux générations. 

Parmi les villages disparus, citons la Badinière, la Fauchonnerie, la Nerrerie et l’Hôtel Fumée. 

La liste des villages

Acaterie

Angotière

Aumesnil

Aune

Grande Barbouillère

Barbouillère

Bazirais

Haut Bessin

Bidon

Boisroger

Boulay

Boulay de Bas

Brucourt

Moulin de Brucourt

Brunerie

Calvaire

Campagne

Campagne de Bas

Petit Château

Châtillon

Clos Vaudon

Corderie 

Cresserelle

Croix

Croix Frialle

Crouin

Diacrerie

Epiney

Petit Epiney

Petit Fontenay

Grand Fontenay

Forestel

Foucharderie

Granges

Gresleraie

Groucy

Guilloterie

Hamel Fauvel

Grand Hay

Hectot

Hersière

Isles

Lande

Maliverney

Martinière

Mauvillère

Mesnage au Conte

Mesnil

Moignerie

Montigny (Le Petit)

Moricerie

Mottinières 

Moulin (de Bas)

Néels (Village aux)

Normanderie

Pagellerie

Paumerie

Perrelle

Pennerie

Pont

Pont de Saint-Denis

Roquier

Royer

Rue

Saunerie

Scellerie

Séantise

Sillon

Tasterie

Théloterie

Vaudonnière

Hauts Vents

Violetterie

Yonnerie 



Toponymie des villages (par ordre alphabétique)

Acaterie : on trouve ce mot dans un dictionnaire anglais, signifiant endroit où habite un fonctionnaire.

Ancien domaine des De La Rue dont Nicolas, sieur de l’Acaterie, fut procureur pour le roi Henri IV vers 1606.

D’autres De La Rue habitant le village de l’Acaterie furent avocats aux XVII et XVIIIe siècles, résidant à Coutances et venant occasionnellement à leur demeure de l’Acaterie.

L’Acaterie était située au fond du village de la Rue et c’est en 1786 que fut construite par l’un des descendants De La Rue la jolie maison en pierres sise au village du même nom.

« Jacques De La Rue La Fontaine a fait bâtir cette maison en 1786 », peut-on encore lire aujourd’hui sur le ponton de la maison.

A noter que l’abbé Quinette orthographie le lieu-dit ainsi : La Caterie. 

Aumesnil ou Mesnil : terme médiéval désignant un « domaine rural ». Ancien nom commun désuet qui se retrouve aujourd'hui comme nom propre dans de nombreux toponymes : Mesnil Amand, Mesnil Vigot, etc….

En règle générale, le /s/ et le /l/ ne se prononcent pas.

Aux XIIIe et XIVe siècles, la famille d’Aumesnil était bienfaitrice de l’abbaye de Blanchelande.

Aune ou Aulne ou Laulne : avant la construction des premières habitations, l’endroit marécageux était couvert de ces arbres (aunes ou aulnes) aimant les terrains gorgés d’eau.

En 1610, il est question d’un bail fait à Jacques du Châtel, sieur de la Vallée, un bail des dîmes novales de plusieurs pièces de terre de Laulne.

En 1781, parmi les paroissiens qui se réunissent pour discuter de faire refondre deux cloches de l’église, il y a Mr du Mesniladelée, sieur de Laulne.

En 1867, Mme veuve Lehodey, du manoir de Laulne, offrait 43 francs pour l’établissement d’une croix en granit près du manoir du Châtel (Le Petit Château).

1881 : décès de cette Mme Lehodey née Jeanne Mélanie de la Brugère, demeurant au manoir de Laulne. Très généreuse à l’égard des pauvres et de l’Eglise puisqu’elle leur offrait plus de la moitié de ses revenus chaque année. Son fils, ancien juge d’instruction de Rouen, est venu s’établir au manoir.

On sait que depuis les années 14-15, elle n’était plus habitée qu’occasionnellement. Tombée en ruines dans les années 1970, 80, elle conservait encore des signes de richesse : lambris couvrant les murs, carrelages de terre cuite, buis taillés dans les jardins….tout de l’ancien manoir de Laulne.

Barbouyèreou Barbouillère : du nom de la famille Barbou qui a créé ce hameau au XVIe siècle .

Ces Barbou n’y seront plus représentés, à la Révolution, que par deux très vieilles femmes. Le nom Barbou s’éteindra avec elles. Viendront s’installer au village des Guérin.

Pour témoin, une inscription sur une maison avec une date : 1783.

Un certain Jean Fauchon « la Fosse » habitait également à la Barbouyère près le Malivernay, aujourd’hui la Petite Barbouyère.

Bazirée ou autrefois Bazirais : du nom de M. et Mme Bazire ? Là a habité la famille Le Roux Les Jardins. Il y avait aussi ailleurs dans la commune des Le Roux Les Prés, des Le Roux La Pérelle, etc… selon l’endroit où s’installaient les enfants d’une même famille. Peut-être ce village faisait-il partie du grand domaine de Brucourt ?

Bessin : autrefois pays de la Normandie appelé Pagus Baiocensis (pays de Bayeux). Ses habitants gaulois étaient les Bajocasses ; ils sont aujourd'hui les Bessinois.

Le pays du Bessin désigne aujourd'hui la région de Bayeux.

Quel rapport avec le nom de notre hameau. Mystère !

Bidon : Espèce de broc de bois qui contenait environ cinq litres. Il se dit aussi d'un vase de fer-blanc propre à contenir de l'eau ou tout autre liquide. Alors quel rapport avec ce nom de village situé tout près des Isles. Un bidon jeté à la mer ?

Boisroger : en patois boué ro-ji. C’est un toponyme tardif de formation romane, constitué de l'appellatif bois et du nom de baptême médiéval Roger soit « le bois de Roger ». Pour la petite commune de Boisroger près de Coutances, il s'agit du nom de Roger d'Aubigny, seigneur de Saint-Martin d’Aubigny (canton de Périers), qui fit don de l'église de Boisroger à l'abbaye bénédictine de Cormery en Indre et Loire au 11e siècle.

Qui se souvient de Roger et de son bois sur la terre duquel un château fut construit, en partie détruit puis reconstruit vers la fin de la Révolution et jamais achevé ? « Sans valeur artistique », ajoute l’abbé Legoupil. Là vécurent les Guillebert du Perron à partir de 1712. Dans les années 1830,l’ultime héritière Guillebert épousa Sinésius Prée, notaire et maire de Torigny dont la dernière des quatre filles, appelées les demoiselles Prée, mourut en 1925 dans ce château peu entretenu qui commençait à tomber en ruines.

Boulay : le nom désigne un lieu planté de bouleaux. Cet arbre se disait en effet boul, boule en ancien français (latin betulla, ayant donné *betullus en latin populaire). De nombreuses communes portent ce nom. Quant au patronyme, on le trouve un peu partout en France, notamment dans les Vosges, la Sarthe et l'Orne pour Boulay, en Bourgogne et dans la Manche pour Bouley. Ce hameau situé à l’orée du bois du même nom porte bien son nom.

En 1600, il est question de Pierre et Guillaume Leboullay.

Dans les archives, on apprend qu’une petite armée de Chouans venant de Vire a demandé des vivres au village Leboullay, près la Lande d’Ouville, avant des combats acharnés contre l’armée régulière de la République à Cametours.

Brucourt signifie maison de Bru ou domaine de la ferme, formé du bas-latin cortis, du latin cohors (« court » en ancien français) qui signifie « domaine rural » précédé du germanique bur (« ferme » en français).

Un lieu riche en histoire puisque dès le XIIe siècle on relève les noms de Guillaume puis de Jean de Brucourt, bienfaiteurs de l’abbaye de Blanchelande. De la chapelle saint-Marc fondée par Jean de Brucourt ou bien plutôt d’une chapelle de construction postérieure, il reste quelques traces. Du manoir il ne reste rien. Car le manoir était situé en haut de Brucourt, du côté des quelques habitations et non à l’emplacement de l’actuelle maison bourgeoise.

En 1413, le seigneur du fief de Brucourt, Guillaume de Colombières, qui possédait ce manoir fortifié par des douves et bordé d’un étang dont l’étendue était d’un hectare, devenait, par un arrêt du roi Charles VI, propriétaire d'un bois d'environ 10 hectares, nommé le Bois du parc de Brucourt ; ce bois appartenait à l'Etat et était sous la domination du maître des eaux et forêts.

Guillaume de Colombières fit en grande partie défricher ce bois par des moines Bénédictins de l'abbaye de Hambye.

Après que les Anglais eurent enfin quitté la Normandie à l’issue de la Guerre de Cent Ans, les Colombières purent enfin reprendre possession de leur manoir de Brucourt.

Le domaine de Brucourt sera vendu en1537 par les Colombières au profit de la famille Escoulant de Saint-Denis-le-Gast. Fin XVIe, Jean de Pigousse, escuyer, achète le fief de Brucourt. Celui-ci passe, deux siècles plus tard, sous l’Ancien Régime, à la famille Gaultier de la Benserie, conseillers, écuyers et avocats du roi au baillage de Coutances.  En 1792, la dernière héritière, mademoiselle de la Benserie, avant de s’exiler, le vendra à Adrien De la Rue Les Prés.


Brunerie : Là où habitaient probablement des Le Brun ou Lebrun.


Calvaire : En 1859, un Calvaire a été établi par les soins de l’abbé Gougeon sur le terrain donné à la cure par M. l'abbé Fauchon : ce Calvaire a coûté huit cents francs ; une souscription des paroissiens a rapporté quatre cents francs, et M. Gougeon a payé le reste.  

Campagne (pas d'informations particulières sur l'origine du nom)



Petit Château, autrefois castel ou châtel: Autre lieu d’histoire. Pendant la guerre de Cent ans, le Petit Château abrita les envahisseurs anglais jusqu’en 1450, date à laquelle le sieur du Châtel put rapatrier son logis.

Un autre sieur du Châtel appelé sieur de la Vallée fut le compagnon d’armes du funestement célèbre colonel Saint-Denis, Yoland d’Hérouville sieur du manoir de Bosville, situé à 200m à l’est de notre église... Tous deux chefs huguenots ont dû s’affronter avec les seigneurs catholiques de la commune, les sieurs de l'Epiney et de Fontenay, de Hérouville et de la Vallée et le seigneur Le Conte de Boisroger. Dans de nombreuses régions de France de grands massacres entre catholiques et protestants ont eu lieu à cette époque. Hélas, plus aucun témoin pour nous raconter ce qu’il arriva dans la commune !

On a trouvé, en démolissant l’ancien presbytère, une porte principale qui remontait à 1623.

La tradition rapporte qu'il y avait autrefois un souterrain qui aboutissait d'un côté au manoir de Bosville, et de l'autre au presbytère et au manoir du Châtel.

En 1867, l’abbé Gougeon a établi une croix en granit près du manoir appelé le Châtel : M. Delarue-Duclos a donné l'emplacement, et Mme veuve Lehodey, du manoir de Laulne, en a payé quarante-trois francs ; M. le curé a donné cent cinquante francs..


Châtillon signifie petit château

Clos Vaudon : Clos signifie terrain cultivé et entouré d’une clôture. Qui était Vaudon ?

Corderie : lieu dans lequel on fabriquait ou vendait des cordages ou cordes. Ou bien lieu d’habitation de la famille Le Cordierre ou Cordière. Il est noté qu’un sieur Le Cordière était, en 1639, fermier du domaine seigneurial de Brucourt.

Cresserelle : nom donné très récemment à l’habitation sise près du Pont de Saint-Denis.

On connaît le faucon crécerelle, cet oiseau de proie de nos campagnes qui huit (je huis, tu huis, il huit…) ou réclame de ce son caractéristique (kit kit kit kit…).

Croix : Un certain Jacques Fauchon « La Croix » habitait à cet endroit au bord duquel on pouvait déjà voir une croix. 

Croix Friale ou Frialle. Ou encore Fériale : ainsi l’écrit l’abbé Quinette.

A la Révolution, la Croix Fériale, saccagée par des Révolutionnaires locaux et dont il ne restait que le palier fut relevée en 1865. On sait que Mme veuve Aimable Néel donna cinquante francs et M. le curé de l’époque cent francs pour cette restauration.

Qu'est-ce qu'une férie ? A l'origine, la férie désignait le dimanche : c'était le jour férié où l'on cessait de travailler. Un dimanche ordinaire qui ne comportait aucune fête particulière. Par exemple le dimanche précédant le temps de l’Avent.

Cette croix fut-elle inaugurée à cette date précise du calendrier liturgique ?

Crouin : le nom est une probable variante de Grouin, lui-même forme contractée de Gérouin (ou Guérouin), ger = lance + win = ami).

Ou bien Crouin est un nom derivé de crou, un domaine situé dans un creux. Ou encore un M. Crouin est passé par là.

Peut-être était-ce ce Pierre Crouin, vicaire qui, au début du XVIe siècle, possédait un fief héréditaire dans le village de la Scellerie et y a fondé l’ancienne école des garçons, à trois kilomètres du bourg. 

Diacrerie : il est dit qu’un prêtre de Saint-Denis, Hyacinthe Simonne, est né à la Diacrerie en 1871. Sa mère, Florence Clément, était la petite fille de Jean-François Lediacre dont la famille avait donné son nom au village.

Epiney : primitivement endroit sur lequel poussaient des buissons épineux et des aubépines. Vers l’an 1500, un sieur Le Conte de l’Epiney fut choisi comme seigneur et patron honoraire de la paroisse. Le manoir de l’Epiney se trouvait à un kilomètre Est du bourg de Saint-Denis.

Un certain Bartol Le Conte, sieur de l’Epiney, fut anobli en décembre 1576.

Jean Nicolas Agnès de L’Epiney, avocat au baillage de Coutances au XVIIIe siècle.

Fontenay : lieu où il y avait une source, une fontaine.

Il y a quelques siècles, Guillaume de Fontenay avait quatre garçons à établir. On sait qu’il donna son fief du Grand Fontenay à son fils Abel dont le fils Adrien « Les Noyers » achètera la Gresleraie où il établira son fils Adrien « le Long Pré ».

Le second, Guillaume La Rivière habita au Petit Fontenay. Quant au troisième fils, Adrien de l’Epine, il alla peut-être à la ferme de l’Acaterie.

Fontenay possédait aussi son manoir habité par la famille de Venne qui hérita du droit de patronage de la paroisse, succédant à la famille Le Conte de L’Epiney.

Forestel : diminutif très ancien désignant une petite forêt, un bois.

Foucharderie : domaine des Fouchard ?


Gresleraie ou Grêleraie :

Y avait-il des nommés Gresle autrefois dans ce hameau ?

Grele, en ancien français, désignait celui qui est marqué par la vérole, par de petites taches.

Dans ce village séjourna Michel Boudier (1645-1701), écuyer, sieur de la Gresleraie.

Groucy : Nom porté en Normandie, rencontré aussi sous la forme Grouchy. C'est un toponyme très répandu (Gruchy dans le Calvados et la Seine-Maritime, Grouchy et Groucy dans la Manche). On n’en connait pas le sens.


Guilloterie : Qui se souvient d’un ancien nommé Guillot ou Guillon ?


Hamel Fauvel : hamel ou hameau, issu de l'ancien pluriel des noms en -el : hamel, hameaux en ancien français, diminutif de ham « petit village ». Un hameau (ou un écart) est un groupe d’habitations en milieu rural généralement trop petit pour être considéré comme un village et sans église. L’élément fondateur est très souvent une ferme.

Les Fauvel ont, eux aussi quitté le hamel depuis fort longtemps.

Hay : forme masculine de haie, désignant l'habitant d'un domaine entouré de haies.

Hectot ou Ectot :

L’origine du nom viendrait, au temps des Vikings, du scandinave topt : village, précédé de eski, voulant dire frêne.

Deux orthographes relevées.

Fief de la famille Le Moyne aux XVIe et XVIIe siècles. Famille d’avocats. Là aussi il existait un manoir et une chapelle dont il ne subsiste rien.

A noter l’allée de poiriers plus que bicentenaires pour accéder au domaine d’Hectot.

Hersière : Les hameaux en -ère, -erie, ou ière ou encore précédés de Hôtel ou Hamel sont des constructions assez récentes. À l'origine, ils désignent la ferme de la famille Untel. Exemples : Herbinière = ferme des Herbin ; Corbinière = ferme des Corbin ; Besnardière = ferme des Besnard ; Hôtel Dolley = ferme des Dolley; Hersière = ferme des Herse ou Hersent.

Village aux Néels : Les familles Néel étaient présentes à cet endroit, pour preuve un certain Jehan Néel cité dans le registre d’état civil entre 1700 et 1720.

Noraiserie : Ancien village signalé sur le cadastre de 1826. Les familles Lenorrais présentes au début du XVIIIe siècle ont disparu depuis longtemps.

Normanderie : à cet endroit vivaient des Lenormand ou Normand, enfin de vrais normands !

Pagellerie : une certaine Catherine Lepagelet est signalée en 1711 dans les registres.

Paumerie : un des villages les plus éloignés du bourg. Un coin paumé ? Certes non.

Les familles Paumier ont-elles donné leur nom à ce lieu-dit ?

Mme Veuve Emile Bazire, née Eugénie Bouley (1884-1944) habitait ce village. Elle mourut au camp de concentration de Ravensbrück (Allemagne) pendant la Seconde Guerre Mondiale, dénoncée pour possession d’un fusil, de plus hors d’usage. Une mort bien cruelle et injuste, sachant que dans presque toutes les fermes de la Manche ou d’ailleurs, chaque famille possédait une arme à feu cachée dans un tiroir ou sur le haut d’une armoire, dans le but de se défendre ou d’aller chasser le gibier. La Gestapo ayant ordonné de dénoncer tout détenteur de cette catégorie d’objets, c’était tâche facile pour les lâches, les inconscients et les méchants.

Pour documentation, un extrait d’une affiche ennemie en 1940 :

« Toutes les armes à feu et toute sorte de munition, des grenades à main, explosifs et autre matériel de guerre ainsi que les postes émetteurs de T.S.F. (des amateurs également) de tout genre devront être délivrés dans un délai de 24 heures au poste allemand le plus proche, c.-à-d. à la "Kommandantur". Les maires seront responsables de la stricte exécution de cet ordre.

2) Celui qui contrairement à ladite ordonnance sera trouvé en possession d'armes à feu, de munition de tout genre, de grenades à main ou d'autre matériel de guerre, sera passible de la peine de mort ou de la peine de travaux forcés, dans des cas moins graves d'une peine de prison.

3) Ce décret ne s'applique pas à des armes-souvenirs hors d'usage. »

Pennerie : Ici habitaient les Pennier, « sortis du Moulin de Laune qu’on appelait Village aux Penniers », dixit H. Legoupil. Guillaume Pennier, né en 1784, dans ce village, avait fait carrière dans l’armée. Fidèle compagnon de Napoléon Bonaparte, il l’avait suivi dans la plupart de ses campagnes.

Nommé capitaine d’infanterie, à la capitulation de Napoléon, notre grognard était revenu sur ses terres et avait fait bâtir sa maison sur le linteau de laquelle il fit graver son nom et son titre. 

Perrelle : Le nom est présent à la fois dans l'Ouest et dans la Haute-Loire. On peut y voir un diminutif du prénom Pierre, mais aussi un toponyme avec le sens de pierrier ou chemin pavé (ancien français "perrel"). On rencontre la forme féminine Perrelle en Normandie et dans le Lyonnais."

Les sieurs de la Perrelle, les Le Conte, au XVIIIe siècle étaient une famille noble. On parle de la Perrelle de Haut.

La Planche-Croix non loin du Grand Fontenay. Aucune habitation aujourd’hui.

Pont de Saint-Denis, Pont (autrefois Moulin Saint-Denis) et Moulin : qui dit pont dit rivière. La Vanne, quand elle ne fait pas des siennes dans les prés alentour, y coule paisiblement en longs méandres. Elle a longtemps
fourni son eau pour alimenter la roue du moulin. Blé, orge, avoine et sarrasin y étaient transformés en farine. Ce moulin meunerie (là où travaillait le meunier) a été en activité jusqu’en 1989. C’est là qu’avait été créée, par la famille Mauviel, au début du XXe siècle, la deuxième boulangerie de la commune avec tournées chez l’habitant dans les années 1930. 

Roquier : le 11 Ventôse An II (1794), un certain Denis Roquier épousait Anne Le Moine. Habitait-il dans ce village ?

Village Royer : La même année, le 6 Thermidor, Antoine Le Clerc se mariait avec Marie Véronique Le Royer. Ces deux exemples de mariages sont cités pour rappeler encore une fois que la plupart de ces noms de villages ont été donnés par leurs premiers occupants. Un vicaire de Muneville le Bingard, puis curé à Biville Hague pendant 30 ans, Guillaume Le Royer, né au village Royer, était revenu mourir en sa paroisse d’origine le 1er mars 1786.

Autre témoin de ce temps, l’inscription gravée sur le linteau en granit d’une maison de ce hameau ( 1787 Fait Faire Par T Le Royer)

Rue : Ancien village avant l’Acaterie, même chemin. Là où vivait la famille de la Rue la Fontaine au XVIIIe siècle. Nicolas de la Rue était sieur de l’Acaterie, issu d’une famille de noblesse paysanne.

Saunerie ou Saulnerie, Saunerie de Haut et Saunerie de Bas : un marchand saulnier y exerçait-il son commerce ? Un saulnier est un artisan de la saulnerie, ancien métier lié au sel. Ce mot, qui n'est plus usité aujourd'hui (au profit de saunier), se retrouve dans de nombreux patronymes ou toponymes. Ou bien une famille Lesaulnier avait-elle élu domicile à cet endroit ?

Au temps de Louis XIV, y vivait Pierre, sieur de la Saulnerie, avocat au Parlement. Marié à Marie-Anne Letousey, ils eurent 15 enfants dont 10 moururent en bas-âge. Fief de plusieurs autres avocats postérieurement.

Scellerie ou Cellerie : Lieu où l’on scelle des draps, où on leur appose un sceau.

Le sceau en draperie, au Moyen-Age, était une taxe prélevée par un maître drapier, sorte de contrôleur faisant travailler des esgardeurs. Ceux-ci vérifiaient la qualité du drap et les bonnes dimensions. Chaque esgardeur apposait alors un "scel" (petit rond de plomb permettant de sceller le drap), ce qui augmentait la valeur des draperies. Certains scels étaient réputés et recherchés pour leur qualité.

Ou bien Sellerie : là où travaillait un sellier ou sellier bourrelier qui fabriquait des harnachements pour animaux de trait.

Au XVIe siècle, l’ancienne école des garçons (jusqu’en 1817) était au village de la Scellerie, à 3 km Est du bourg. A cette époque, le prêtre de la paroisse était aussi instituteur. Ecole probablement fondée par un certain Pierre Crouin.

Dans ce village, Léonor Amy, instituteur et maître de pension, ouvre, dans sa maison, une école privée avec pension vers 1812, école qui s’arrêtera de fonctionner, faute d’élèves, à l’arrivée, en 1817 et 1819, des deux écoles de garçons et de filles dans le bourg.

Mme Vve Delphine Girot fut tuée dans sa maison de la Scellerie lors du bombardement de 1944.

Séantise ( ou Sciautise sur la carte cantonale de 1837) : mot inconnu.

Trouvé le mot Reséantise : Domicile, résidence, demeure. Ou encore redevance due au seigneur, qui ne se payait que tous les trois ans. (Glossaire de la langue romane).

Sillon ou Les Sillons: De l'ancien français seillon, de silier « labourer », du gaulois seljô « amasser la terre ».

Chacun sait qu’un sillon est une tranchée que le soc de la charrue ouvre dans la terre qu’on laboure.

Un endroit autrefois riche en belle terre labourable ?

Au Sillon, jusque dans les années 1950-55, existait un café dans l’actuelle maison qui montre son dos à la route, sur la droite en allant vers Roncey. Restent plusieurs anneaux témoins dans les murs, là où le consommateur de boisson attachait le cheval attelé à la charrette pendant qu’il se désaltérait, avant peut-être de faire quelques pas pour stopper net à la Tasterie et
reboire un p’tit coup ou deux, le cheval se débrouillant souvent de ramener la charretée à la maison, y compris le patron, les yeux et le cerveau trop embrouillés pour diriger l’animal.


Tasterie  :

Trouvé dans un dictionnaire de vieux français le mot « tasterie » signifiant action de tâter.

Etait-ce un endroit où l’on goûtait les bonnes choses (du verbe anglais to taste : goûter) ?

Peut-être un endroit habité par les Tassey ou Tastier ?

Jusqu’en 1819, l’ancienne école des filles était au village de la Tasterie, à 2km et demi Est du bourg.

Ce hameau situé à mi chemin entre le bourg et l’extrémité de la commune était l’endroit idéal pour y installer un forgeron et un petit commerce-épicerie-café. Les anciens se souviennent des Lesaulnier puis des Lemière et enfin de la famille Lecoutey. A leur arrivée en 1962, Auguste y avait installé une petite forge qu’il fit fonctionner jusqu’en 1979, date de son brutal décès. Hélène, son épouse, a tenu l’épicerie de la Tasterie jusqu’en 1991. Elle y avait même ajouté une pièce restaurant et s’installait volontiers aux fourneaux pour régaler les clients de passage ou ceux des banquets. Après son départ, le commerce a été repris, mais a fermé quelques années plus tard.

Théloterie ou Thélotterie : village fondé par les Thélot. Un certain Pierre Thélot, né en 1786 à cet endroit, arrière petit fils de Nicolasse de la Rue et de Jean Thélot, fut prêtre.

Vaudonnière : Pierre de la Rue, fils de Nicolas, cité plus haut, était sieur de la Vaudonnière. Né en 1916 à la Vaudonnière, Ernest de La Rue sera prêtre. Egalement né à la Vaudonnière, Jean Adrien de La Rue sera maire de la commune de 1819 à 1831.

En 1837, il existait une Vaudonnière de Haut et une Vaudonnière de Bas.

Hauts-Vents : l’endroit le plus venté de la commune ? 

Violetterie : il n’est pas interdit de rêver et d’imaginer un de nos ancêtres cherchant un endroit où élever sa maison et choisissant quelques arpents de cette terre à l’abri de talus couverts de violettes.

Détrompez-vous ! Je viens d’apprendre de la bouche de Fernand Guillon la vraie version. M. Grall et lui-même ayant été chargés, dans les années 1970-75, de faire placer des panneaux indicateurs aux différents lieux-dits de la commune, ont trouvé le nom de Violterie inscrit sur le cadastre si lugubre, évocateur de faits blâmables, qu’ils ont décidé d’y ajouter deux lettres pour une touche fleurie plus … parfumée. 

Yonnerie : Ce sont les Yon (présents sur les registres d’état-civil dès le XVIIIe siècle) qui ont bâti la Yonnerie.

Jean-François Yon, fils de Julien Yon, laboureur, y a vu le jour en 1775. 

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